Construction initiale 1775-1779 (≈ 1777)
Édification de la saline selon les plans de Claude-Nicolas Ledoux.
1895
Fin de production
Fin de production 1895 (≈ 1895)
Arrêt définitif de la production de sel.
1926
Classement historique
Classement historique 1926 (≈ 1926)
Classement au titre des Monuments historiques.
1936
Restauration des toitures
Restauration des toitures 1936 (≈ 1936)
Intervention de Julien Polti pour recréer les toitures des bernes.
Années 1980
Patrimoine mondial
Patrimoine mondial Années 1980 (≈ 1980)
Inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Aujourd'hui
Aujourd'hui
Aujourd'hui Aujourd'hui (≈ 2025)
Position de référence.
Patrimoine classé
Façades et couvertures des bâtiments suivants : bâtiment d'entrée (numéro 312 du cadastre) ; bâtiments dits des Maréchaux (numéros 310, 311, 313, 314 du cadastre) ; bâtiment en ruines de la direction (numéro 306 du cadastre) , avec les pierres en provenant ; bâtiments dits des Bosses (numéros 308 et 316 du cadastre) ; pavillon des Commis (numéros 309 et 315 du cadastre) ; pavillon de la remise (numéro 307 du cadastre) : classement par décret du 30 novembre 1926 - Ensemble du domaine tel qu'il est limité par le chemin de ronde d'une largeur d'environ 6 mètres qui borde à l'extérieur les murs d'enceinte, y compris ce chemin de ronde : classement par décret du 20 février 1940
Personnages clés
Claude-Nicolas Ledoux
Architecte ayant conçu les plans de la saline royale.
Julien Polti
Architecte responsable de la restauration des toitures en 1936.
Origine et histoire de la Saline royale
Construite entre 1775 et 1779 d’après les plans de Claude‑Nicolas Ledoux, l’ancienne saline royale d’Arc‑et‑Senans forme un vaste enclos en demi‑cercle où s’organisent logements et ateliers autour de la maison du directeur. Le parti pris géométrique et la qualité de l’architecture — péristyles, colonnes, frontons, calcaire en pierre de taille, toitures en tuiles et décor en rocaille — ont valu au site un classement au titre des Monuments historiques en 1926 et son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO dans les années 1980. Le demi‑cercle réunit les lieux de production (bernes, tonnellerie, maréchalerie), les logements des ouvriers et des commis, la maison du directeur avec sa chapelle et, en façade, le bâtiment d’entrée qui contrôlait les accès. Entre les constructions et le mur d’enceinte, des jardins complétaient l’organisation du site.
La saumure était acheminée depuis Salins‑les‑Bains par un saumoduc puis concentrée dans un bâtiment de graduation conçu pour augmenter la salinité par évaporation sur un large dispositif ; la saumure ainsi concentrée était stockée dans un bassin avant d’être portée dans les bernes est et ouest, où elle était chauffée dans des poêles. La technique évolua au XIXe siècle, rendant le bâtiment de graduation inutile et entraînant sa disparition.
La saline n’atteignit pas les rendements escomptés : la production resta inférieure aux objectifs et culmina à environ 4 000 tonnes par an ; l’activité déclina et la manufacture cessa de produire du sel en 1895. Après des usages secondaires, l’ensemble fut acquis en 1927 par le département du Doubs puis restauré à partir des années 1930 ; l’architecte Julien Polti intervint en 1936 pour recréer les toitures des bernes et y adjoindre des charpentes en béton armé. Trois campagnes de restauration se sont succédé jusqu’en 1996.
Ouverte au public, la saline accueille aujourd’hui des visites et des manifestations culturelles : expositions temporaires, colloques et séminaires, ainsi qu’un musée consacré à Ledoux dans le bâtiment de la tonnellerie. Le site, souvent cité comme expression d’une utopie architecturale, illustre la volonté d’organiser l’industrie, l’habitat et le symbole dans un même projet.